Un scientifique de l’ACIA piège des coléoptères envahissants évasifs avec un parfum d’insecte irrésistible

Par : Shelly Donaldson

Le Dr Vasily Grebennikov, un scientifique de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) connu dans le monde entier pour ses travaux à l’égard des coléoptères, a fait des recherches de pointe en utilisant les phéromones sexuelles des espèces envahissantes de coléoptères. Ces recherches aideront à trouver les organismes nuisibles et à les empêcher de causer des dommages importants dans les forêts du Canada.

« Les organismes exotiques sont comme des criminels qui ne donnent pas leur nom », affirme le Dr Grebennikov, le chercheur principal de l’ACIA sur les coléoptères qui posent un risque pour les ressources végétales. « Ici au Canada, nous trouvons trop souvent des coléoptères exotiques sans identité. »

Doctor Vasily Grebennikov

Légende : Le Dr Vasily Grebennikov dit que les organismes exotiques envahissants sont comme des criminels qui ne donnent pas leur nom.

Les espèces envahissantes de coléoptères xylophages sont reconnues pour leur capacité de voyager clandestinement. Par exemple, le longicorne asiatique et l’agrile du frêne ont probablement été introduits au Canada grâce au commerce international, arrivant la plupart du temps dans des palettes d’expédition en bois.

Au cours de la dernière décennie, ces insectes destructeurs ont tué des millions d’arbres en Amérique du Nord.

Les espèces envahissantes de coléoptères ont souvent été détectées par hasard par un membre du public, des années après leur arrivée. Les efforts visant à les éradiquer, ou, du moins, à contrôler leur propagation, ont coûté des millions de dollars.

« C’est pourquoi nous avons besoin de meilleurs outils d’enquête pour détecter les coléoptères non indigènes qui s’attaquent à l’écorce et au bois beaucoup plus tôt après leur arrivée pour que nous puissions réduire au minimum les dommages qu’ils font », ajoute le Dr Grebennikov.

Les résultats de la recherche, un effort concerté entre le Laboratoire des végétaux d’Ottawa de l’ACIA et le Service canadien des forêts, ont été publiés en janvier 2016. Ils figurent dans le European Journal of Entomology, dans un document à accès ouvert, sous le titre « Efficacy of semiochemical-baited traps for detection of longhorn beetles (Coleoptera: Cerambycidae) in the Russian Far East ».

Menée en 2009 et en 2010, la recherche prévoyait l’installation de pièges complexes dans une forêt dans l’est de la Russie, où le climat et les espèces d’arbres et de coléoptères phytophages ressemblent à ceux du Canada.

« Nous voulions concevoir quelque chose d’irrésistible pour les coléoptères – et ces odeurs sont le sexe et les aliments », dit-il.

Les pièges ont été appâtés avec diverses combinaisons d’éthanol et de phéromones sexuelles synthétiques de coléoptères, la même odeur que produisent les arbres quand ils meurent. Le Dr Grebennikov a mis à l’essai la combinaison et la concentration de phéromones et d’éthanol les plus efficaces pour attirer le plus grand nombre d’espèces de coléoptères possible.

« Les pièges imitent la forme des arbres », explique le Dr Grebennikov. « Le coléoptère est attiré par l’odeur, il entre dans le piège, puis il tombe dans le contenant; voilà comment nous recueillons des échantillons ».

Les résultats de la recherche montrent que l’utilisation des phéromones de coléoptères et de l’éthanol augmente le nombre de coléoptères recueillis, de même que la probabilité de détecter des espèces potentiellement envahissantes.

« Cette méthode de piégeage nous aidera à détecter une infestation de ravageurs envahissants dans les premiers stades, lorsque la densité de la population est toujours extrêmement faible », ajoute le Dr Grebennikov.

« De cette façon, ces recherches nous aideront à être plus proactifs afin de trouver les coupables dès que possible », dit le Dr Grebennikov, « avant que leurs habitudes dévastatrices endommagent les forêts du Canada ».

Les prochains travaux de recherche sur le terrain du Dr Grebennikov sont prévus en Asie en juin et juillet 2016.

Des insectes destructeurs liés à cette espèce d’Anoplophora ont tué des millions d’arbres en Amérique du Nord.

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