Un risque calculé : l’exposition au radon dans les environnements intérieurs

Jing Chen est une scientifique de Santé Canada qui a trouvé une façon novatrice de calculer le risque d’exposition au radon en fonction des endroits où nous passons la plupart de notre temps. Le radon est un gaz radioactif inodore et incolore produit par la désintégration de l’uranium dans le sol et les roches. En connaissant mieux où nous sommes exposés au radon à l’intérieur, nous pouvons orienter nos efforts vers les stratégies de réduction qui auront le plus grand impact.

« Le radon est un gaz radioactif qui provient du sol. Il est presque partout autour de nous à des concentrations qui varient. », explique Mme Chen. « Les données dont nous disposons sont suffisantes pour affirmer que le radon est la deuxième cause de cancer du poumon, après le tabagisme. Même si le radon est invisible et inodore, il existe des moyens faciles de le détecter et des techniques simples pour réduire sa concentration dans l’air que nous respirons. »

Le radon pose un risque pour la santé humaine lorsqu’il s’accumule dans des environnements fermés et intérieurs. Mme Chen a donc passé en revue les concentrations de radon observées dans plus de 7 866 maisons, 1 132 bâtiments scolaires et 1 668 bâtiments publics au Canada pour calculer l’exposition au radon de la population canadienne. En moyenne, les concentrations de radon dans les maisons étaient deux fois plus élevées que dans les bâtiments scolaires et presque trois fois plus élevées que dans les bâtiments publics.

Ensuite, Mme Chen a utilisé des données recueillies par Statistique Canada sur le temps que les Canadiens passent à l’intérieur de leur maison, à l’intérieur ailleurs que la maison, dehors et dans leur véhicule, selon leur âge. Le recoupement de ces données avec les niveaux de radon trouvés dans les maisons, les écoles et d’autres bâtiments non résidentiels a produit un ensemble de données sur le temps consacré aux activités indiquant le risque d’exposition des Canadiens au radon, réparti par âge. Il en ressort que les Canadiens qui passent la plus grande partie de leur temps à la maison, comme les nourrissons et les personnes âgées, sont plus exposés au radon.

« J’ai été étonnée du résultat quant à la distribution du risque », a déclaré Mme Chen. « Comme la concentration de radon est relativement plus élevée dans les maisons et que le temps passé à l’intérieur est plus long, l’exposition à la maison contribue à 90 % du risque de cancer du poumon causé par le radon. »

La bonne nouvelle? Il est facile de mesurer la concentration de radon à la maison et de faire le nécessaire pour la réduire. Mme Chen a testé le radon dans sa maison en 2005, et même si la concentration observée était la moitié de celle qui est nocive pour la santé humaine (200 Bq/m3), elle a tout de même scellé les trous trouvés dans son sous-sol pour réduire encore plus la concentration du radon qui pourrait s’y accumuler.

« Nous passons beaucoup plus de temps à la maison que dans tout autre environnement intérieur. Étant donné que la plupart des Canadiens sont exposés au radon chez eux, ils doivent absolument faire mesurer la concentration de radon dans leurs maisons et passer à l’action si nécessaire », insiste Mme Chen.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le radon et sur la façon de le détecter et de le réduire à la maison, veuillez consulter le site Canada.ca/le-radon.

L’étude de Mme Chen se trouve à l’adresse suivante : https://academic.oup.com/rpd/advance-article/doi/10.1093/rpd/ncy284/5281266 (seulement disponible en anglais).