Examen de la recherche sur le virus La Crosse

La Crosse virus: a scoping review of the global evidence. Harding S*, Greig J*, Mascarenhas M*, Young I, Waddell LA*. Epidemiology and Infection. 2018 Dec 5:1–13. doi: https://doi.org/10.1017/S0950268818003096

 

 

Cet article scientifique est fondé sur un travail collaboratif résultant en un examen de la portée sur le virus La Crosse (LACV), un virus du sérogroupe Californie. Le LACV est un virus de plus en plus préoccupant pour la santé publique transmis par des moustiques et dont l’aire de répartition pourrait s’étendre en raison des effets du changement climatique. Les constatations de l’examen permettent de cerner les lacunes dans les connaissances concernant ce virus, peuvent orienter les recherches futures et éclairer les décisions fondées sur des données probantes de prévention et de contrôle du LACV.

Que savait-on de ce domaine avant vos travaux, et quel est le motif de cette recherche ?

Le LACV, l’agent le plus pathogène des virus du sérogroupe de l’encéphalite de Californie, a été observé dans le Midwest des États-Unis d’Amérique pendant des décennies et dans les États du centre du littoral de l’Atlantique au cours des vingt-cinq dernières années. À ce jour, aucun cas publié de LACV n’a été signalé au Canada. Toutefois, le moustique porteur du virus (Ae. triseriatus) a été observé en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick, trois provinces limitrophes des États américains touchés. Les changements climatiques pourraient étendre l’aire de répartition du virus et du vecteur du LACV, ce qui entraînerait l’émergence de ce virus au Canada. Nous avons procédé à un examen de la portée afin de résumer les données probantes actuellement disponibles sur le LACV pour prévoir une éventuelle émergence du virus au Canada et mieux nous y préparer.

Quels sont les résultats les plus importants de vos travaux ?

Notre examen de la portée a permis de relever 481 articles pertinents, publiés de 1969 à 2016. La majorité de ces articles provenaient des États-Unis et portaient sur l’épidémiologie, la transmission et la pathogenèse du LACV chez les vecteurs et les hôtes. Le nombre de cas d’infection à LACV signalés chez l’humain aux États-Unis varie de 30 à 130 chaque année. Nous avons repéré plusieurs lacunes dans les connaissances, notamment en ce qui concerne l’information sur le spectre des maladies humaines qui découlent du LACV, le risque d’exposition dans divers milieux, l’exactitude des tests de diagnostic, les traitements ou les stratégies de prévention et de contrôles efficaces, ainsi que les estimations du fardeau économique et social actuel et futur de l’infection.

Quelles sont les répercussions de la recherche ?

Les résultats de nos travaux semblent indiquer que, même s’il y a beaucoup de recherches sur le LACV et sur la situation épidémiologique actuelle du virus aux États-Unis, il faut mener davantage d’études sur les facteurs liés au paysage et au climat qui déterminent la répartition, le potentiel d’émergence et l’établissement du LACV dans de nouveaux endroits. Notre examen de la portée a permis de mettre sur pied un répertoire de tous les travaux de recherche publiés sur le LACV jusqu’à la fin de 2016. Il est possible d’y exécuter des requêtes pour obtenir des sous ensembles de recherche, au besoin. Nos conclusions peuvent orienter la recherche sur l’émergence possible du LACV au Canada et éclairer les efforts de prévention et de contrôle fondés sur des données probantes en vue d’atténuer les nouvelles répercussions éventuelles du LACV sur la santé publique.