Des scientifiques d’Environnement et Changement climatique Canada participent à une importante étude sur les pertes d’oiseaux en Amérique du Nord

Les scientifiques d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) Adam Smith et Paul Smith ainsi que le scientifique émérite Peter Blancher ont cosigné une étude révolutionnaire publiée plus tôt ce mois-ci dans la revue Science, intitulée Decline of the North American Avifauna (le déclin de l’avifaune nord-américaine). Les scientifiques ont mené cette étude en collaboration avec des chercheurs de l’Université Cornell, de l’organisation American Bird Conservancy et de plusieurs autres organisations. Le document fait état d’une perte nette alarmante de près de trois milliards d’oiseaux, soit un déclin de 29 p. 100 en Amérique du Nord depuis 1970. Les résultats de cette étude viennent appuyer les conclusions du rapport intitulé L’état des populations d’oiseaux du Canada, publié en juin 2019.

L’étude montre que le nombre total d’oiseaux a diminué dans presque tous les principaux biomes, y compris les prairies, les forêts boréales et tempérées et l’Arctique (figure 1). Le déclin de nombreuses espèces communes en milieu résidentiel, comme le Bruant à gorge blanche et le Junco ardoisé, contribue à ces pertes vertigineuses. Les espèces qui ont été relocalisées dans un nouvel environnement par les humains, comme le Moineau domestique, ont également connu un déclin.

La principale cause du déclin des populations d’oiseaux est la perte d’habitat, surtout en raison de l’intensification de l’agriculture et de l’urbanisation. Parmi les autres facteurs figurent les chats domestiques qui sont des prédateurs, les collisions contre les fenêtres et le déclin des insectes – une importante source de nourriture pour de nombreuses espèces d’oiseaux – qui pourrait être lié à l’utilisation de pesticides en Amérique du Nord.

Les scientifiques avaient précédemment émis l’hypothèse selon laquelle l’augmentation de l’effectif de certaines espèces compensait le déclin d’autres espèces. Cependant, cette nouvelle recherche montre que le nombre total d’oiseaux en Amérique du Nord a chuté de façon spectaculaire – nous avons perdu plus d’un oiseau sur quatre depuis les années 1970.

Des nouvelles encourageantes

Selon la recherche, il y a des changements positifs. Les mesures de conservation ont entraîné une augmentation de la sauvagine, comme les canards, les oies et les cygnes.

La législation sur les espèces en voie de disparition et l’interdiction du dichlorodiphényltrichloréthane (DDT) ont également permis le retour de certaines espèces, dont le Pygargue à tête blanche.

Le succès de ces mesures de conservation fournit une feuille de route pour trouver des moyens d’inverser le déclin des populations. La coopération internationale qui a aidé les populations de sauvagine à se rétablir grâce à la conservation des milieux humides pourrait servir de modèle pour la protection des prairies et des sites de halte migratoire d’une importance cruciale pour les oiseaux de rivage.

L’étude a rehaussé la visibilité du Ministère et suscité un intérêt renouvelé à propos de la conservation des oiseaux migrateurs. L’article est ressorti dans la tranche supérieure de 5 p. 100 des résultats compilés par Altmetric (qui calcule la fréquence à laquelle des articles de revue et d’autres contenus savants comme des ensembles de données font l’objet de mentions et sont utilisés dans le monde). L’importante couverture médiatique entourant l’article a permis de faire connaître à un plus grand nombre de Canadiens les travaux de deux scientifiques du Ministère.

Que pouvez-vous faire?

Vous pouvez agir dès aujourd’hui pour renverser le déclin des populations d’oiseaux d’Amérique du Nord!

En faisant en sorte que les oiseaux puissent mieux percevoir les fenêtres de nos maisons et commerces, nous pouvons sauver la vie de millions d’entre eux chaque année. Le fait de tenir les chats à distance de la faune a une incidence encore plus grande et sauve la vie de centaines de millions d’oiseaux chaque année. Éviter l’utilisation des plastiques à usage unique et réduire les déchets alimentaires protègent la qualité des eaux, de l’air et des terres, tant pour le bien des oiseaux que pour le nôtre.

Il est temps d’agir

Selon les conclusions du rapport, « il est urgent de s’attaquer aux menaces permanentes, soit la perte d’habitat, l’intensification de l’agriculture, la perturbation des côtes et la mortalité anthropique directe (mort dont les humains sont la cause), qui sont toutes exacerbées par les changements climatiques afin d’éviter la perte continue de biodiversité et l’anéantissement potentiel de l’avifaune continentale » [traduction].

« Ce dont nos oiseaux ont besoin maintenant, c’est d’un effort historique à l’échelle de l’hémisphère qui unit les gens et les organisations autour d’un but commun : rétablir nos populations d’oiseaux » [traduction], déclare Adam Smith, scientifique à ECCC.

Vous pouvez lire l’article complet dans Science ici, consulter des vidéos, et aussi obtenir des renseignements supplémentaires, des idées de mesures individuelles à prendre et d’autres contenus liés à l’article ici (en anglais seulement).

Figure 1

Figure 1

Termes : Figure 1
Caption text
Source Target
Change (billions of birds) Variation (milliards d’oiseaux)
Year Année
Change (millions of birds) Variation (millions d’oiseaux)
Year Année
Wetland Milieux humides
Coasts Côtes
Aridlands Terres arides
Eastern Forest Forêt de l’Est
Forest Generalist Généralistes de forêt
Habitat Generalist Généralistes dans le choix d’habitat
Arctic Tundra Toundra arctique
Western Forest Forêt de l’Ouest
Boreal Forest Forêt boréale
Grassland Prairie
Change since 1970 (%) Variation depuis 1970 (%)
Proportion of species declining Proportion d’espèces en déclin
Figure 1

Variation nette de la population d’oiseaux en Amérique du Nord

  • En intégrant les estimations de la taille des populations et les trajectoires de 529 espèces, nous montrons une perte nette de 2,9 milliards d’oiseaux nicheurs dans l’avifaune continentale depuis 1970. La zone ombrée en gris représente les intervalles crédibles +/- autour de la perte totale estimée. La carte montre les biomes de reproduction codés par couleur en fonction des régions de conservation des oiseaux et de la classification de la couverture terrestre.
  • Une perte nette du nombre d’oiseaux s’est produite dans tous les principaux biomes de reproduction, à l’exception des milieux humides.
  • Variation proportionnelle nette de la population par rapport à 1970, avec un intervalle de confiance de +/- 95 p. 100.
  • Proportion d’espèces en déclin dans chaque biome.