Vulnérables, les femmes enceintes? Une étude donne des résultats étonnants

Par : Heidi Robertson

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Nous sommes exposés, tous les jours, à quantité de substances chimiques. Il n’y a pas forcément de raisons de s’inquiéter. Nous savons toutefois qu’il est recommandé de limiter notre exposition aux produits chimiques dangereux qui se trouvent dans l’environnement. Par exemple, l’exposition à de fortes concentrations de plomb et de mercure peut nuire à notre santé.

Mais qu’en est-il des autres produits chimiques, comme le bisphénol A (BPA) et les phtalates? Il est notoire que ces substances se trouvent dans toutes sortes de produits en plastique. Le BPA peut être présent dans les plastiques transparents, le revêtement intérieur des boîtes de conserve et des canettes ou les papiers thermiques (reçus et billets). Les phtalates sont souvent utilisés pour assouplir le plastique. Ils se trouvent notamment dans les revêtements de sol en vinyle, les colles, les détergents, les jouets pour enfants, les savons, les shampooings et les vernis à ongles.

On croit que beaucoup de produits chimiques comme le BPA et les phtalates sont des perturbateurs endocriniens, qui peuvent inhiber l’action des hormones dans le corps. Ainsi, ils pourraient nuire au développement du fœtus. Des chercheurs de Santé Canada ont voulu savoir quel effet pourrait avoir l’exposition d’une mère à ces produits chimiques sur la croissance et le développement du bébé.

MIREC

L’Étude mère-enfant sur les composés chimiques de l’environnement (étude MIREC) a été menée auprès d’environ 2 000 femmes de 10 villes canadiennes. Elle visait à mesurer le degré d’exposition des mères à de nombreux produits chimiques courants pendant la grossesse et les huit semaines suivant l’accouchement.  

En 2014, Santé Canada a publié les premiers résultats de l’étude MIREC, qui portent sur les taux de BPA et de phtalates relevés chez les femmes enceintes du Canada. Les résultats sont étonnants!

Les chercheurs ont découvert que, chez les participantes à l’étude MIREC, les taux moyens de BPA et de phtalates dans leur corps étaient moins élevés que chez les autres femmes du même âge (participantes à l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé). S’ils ont trouvé des concentrations détectables de BPA dans l’urine de 88 % des femmes enceintes, ils n’y ont pas repéré toutes les sortes de phtalates. Celles qu’ils ont détectées le plus souvent provenaient du DEHP, composé chimique utilisé dans les plastiques de type vinyle pour les rendre souples. Les taux étaient toutefois beaucoup moins élevés que les résultats d’autres études menées ailleurs dans le monde.

Par ailleurs, Santé Canada a conçu une nouvelle méthode permettant d’analyser 278 échantillons de lait provenant des participantes à l’étude MIREC. Selon les résultats de l’analyse (en anglais seulement), seulement 26 % des échantillons de lait maternel contenaient des quantités mesurables de BPA, et les concentrations relevées étaient généralement faibles (et plus faibles que celles signalés dans d’autres pays).

Nous ne savons pas pourquoi les femmes enceintes de l’étude MIREC avaient des taux de BPA et de phtalates plus faibles que les autres femmes du Canada. Les chercheurs continueront d’examiner cette question ainsi que d’autres à l’aide des données issues de l’étude MIREC et des études subséquentes. 

Pour en savoir plus : http://www.mirec-canada.ca/fr/