Ouvrir la voie contre l’Hia : le vaccin contre cette infection mortelle fait son chemin

Les scientifiques de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) continuent d’accomplir de grands progrès pour créer des communautés en santé. Un excellent exemple est M. Raymond Tsang (Ph. D.), scientifique au Laboratoire national de microbiologie (LNM) de l’ASPC à Winnipeg, qui travaille sur un nouveau vaccin expérimental contre l’Haemophilus influenzae de sérotype a (Hia).

L’infection à Hia, qui peut entraîner des pneumonies, des méningites, de l’arthrite septique et des septicémies, peut être mortelle. Elle est particulièrement dangereuse pour les enfants à risque et les adultes immunovulnérables.

Raymond Tsang (Ph. D.), chercheur scientifique principal, Laboratoire national de microbiologie

Raymond Tsang (Ph. D.), chercheur scientifique principal,Laboratoire national de microbiologie

Un vaccin a été mis au point en 1988 contre sa cousine, l’Haemophilus influenzae de sérotype b (Hib). L’infection à Hib est peu fréquente de nos jours grâce aux programmes de vaccination systématique des enfants contre l’Hib au Canada. L’infection à Hia, devenue une maladie infectieuse émergente à la fin des années 1990, est maintenant une cause importante de maladies invasives, principalement dans
les populations autochtones nordiques de l’Amérique du Nord,
et a un taux de mortalité d’environ 10 %.

Après avoir observé une forte augmentation des cas d’infection à Hia, Raymond Tsang s’est mis à la recherche d’un vaccin pour prévenir la maladie.

Avec le Conseil national de recherches du Canada (CNRC), les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et Santé Canada, l’ASPC travaille de concert avec des représentants de groupes des Premières Nations, des Inuits et des Métis afin de mettre au point un vaccin contre l’Hia pour prévenir cette infection mortelle.

Comment le vaccin a-t-il été fabriqué?

Étape 1 : Des scientifiques de l’ASPC ont identifié une souche de la bactérie pour servir à la production clinique du vaccin et en ont déterminé les caractéristiques.

Étape 2 : Des chercheurs du CNRC ont découvert comment cultiver la bactérie dans une cuve de fermentation en acier.

Étape 3 : Après la culture de la bactérie, ils ont pu séparer la composante requise pour le vaccin et l’ont rattachée à une protéine porteuse qui permet au système immunitaire des nourrissons de la reconnaître.

La biologiste Michelle Shuel travaillant sur des gènes d’Hia à l’aide d’un thermocycleur.

La biologiste Michelle Shuel travaillant sur des gènes d’Hia à l’aide d’un thermocycleur.

Prochaine étape de la mise au point

Maintenant qu’un vaccin expérimental a été mis au point, une licence d’utilisation a été délivrée à InventVacc Biologicals inc. pour sa fabrication en vue des essais cliniques. Il est attendu que les essais cliniques commenceront d’ici 2020. S’ils sont réussis, le vaccin sera offert d’ici 2022. Après cinq ans de mise au point, cette innovation pourra contribuer à sauver des vies en prévenant des infections mortelles chez les nourrissons à risque d’infection à Hia au Canada.