Examen de la recherche sur le virus de Cache Valley

Cache Valley virus: A scoping review of the global evidence. Waddell L*, Pachal N*, Mascarenhas M*, Greig J*, Harding S*, Young I, Wilhelm B. Zoonoses Public Health 2019 Jun 28. doi: https://doi.org/10.1111/zph.12621

 

 

Cet article scientifique est basée sur le travail collaboratif qui a abouti à un examen de la portée sur un virus transmis par des moustiques qui a été décelé dans toute l’Amérique du Nord, soit le virus de Cache Valley (CVV). Cet examen vise à déterminer, caractériser et résumer les travaux de recherche sur le CVV et à cerner les aspects devant faire l’objet de recherches plus poussées, y compris les répercussions sur la santé publique de l’infection à CVV au sein des populations humaines et animales.

Que savait-on de ce domaine avant vos travaux et quel est le motif de cette recherche ?

Le virus Cache Valley (CVV) circule chez des espèces de moustiques et d’animaux réparties sur une grande partie de l’Amérique du Nord, de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud. L’infection à CVV a été associée à une flambée de cas d’anomalies congénitales chez de petits ruminants au Canada et aux États-Unis (É.-U.). À ce jour, l’infection clinique par le CVV a fait l’objet d’études poussées chez les petits ruminants seulement. Seuls six cas d’infection à CVV chez l’humain ont été publiés, et toutes ces infections ont été contractées aux É.-U. entre 1995 et 2016. Le présent examen de la portée traite des travaux de recherche existants sur le CVV et cerne les lacunes en matière de recherche.

Quels sont les résultats les plus importants de vos travaux ?

D’après les travaux de recherche disponibles, on ignore si l’infection à CVV chez l’humain est rare ou si elle est rarement diagnostiquée. Les six cas d’infection humaine recensés étaient graves, et le diagnostic a été établi au moyen d’analyses poussées. Les analyses ne sont vraisemblablement pas réalisées chez les cas moins graves ou dans de nombreux milieux cliniques, plus particulièrement si l’on sait que d’autres virus causant des symptômes similaires sont également en circulation (p. ex. virus du Nil occidental). Les éclosions recensées en Ontario et au Québec chez de petits ruminants, et les enquêtes de séroprévalence menées chez des humains et de petits ruminants au Manitoba et en Saskatchewan au cours des dix dernières années révèlent que le CVV est en circulation au Canada.

Des données probantes étayant un mélange génétique dans des isolats du CVV et entre des virus apparentés ont été révélées par des analyses phylogénétiques. D’après des études d’observation et des expériences de compétence, un vaste éventail d’espèces de moustiques peuvent transmettre le CVV. Cette capacité est observée uniquement chez le CVV puisque pour la plupart des agents pathogènes transmis par des moustiques, une ou deux espèces vectrices sont responsables de la majorité des transmissions d’agents pathogènes dans une région donnée. Le cycle de transmission du CVV n’est donc pas bien défini, et le virus peut toucher plusieurs espèces hôtes et de moustiques. Cette lacune dans les connaissances représente un défi pour assurer la surveillance et élaborer des stratégies d’atténuation.

Quelles sont les répercussions de la recherche ?

Les documents sur le CVV ajoutés à la littérature sont peu nombreux comparativement à ceux qui portent sur d’autres agents pathogènes transmis par des moustiques. L’examen de la portée a permis de cerner un certain nombre de lacunes importantes dans les connaissances et de conclure qu’il importe de mener d’autres recherches pour y remédier. Une sensibilisation accrue au CVV comme cause possible d’infections transmises par des moustiques permettrait de déceler d’autres cas et de mieux comprendre les répercussions du virus sur les populations animales et humaines hôtes.