Table ronde du G7 sur la coopération en matière d’avis scientifiques sur la pollution causée par les microplastiques

Résumé des coprésidents

Ces dernières années, la pollution causée par les microplastiquesFootnote1 a attiré l’attention des citoyens, des scientifiques et des décideurs chargés d’élaborer des politiques. Les questions soulevées par la pollution liée aux microplastiques sont complexes et couvrent un large spectre d’éléments allant de la durabilité environnementale à la sécurité alimentaire en passant par la santé humaine. Comme c’est souvent le cas lorsqu’il s’agit de questions multidimensionnelles émergentes, les preuves scientifiques qu’il faut obtenir pour éclairer les politiques et les mesures à prendre sont complexes, et la compréhension actuelle des dangers et des risques posés par les microplastiques est loin d’être complète. Cependant, il est toujours nécessaire d’utiliser les meilleures et les plus récentes données et connaissances scientifiques dans le cadre de l’élaboration des politiques pertinentes et d’entreprendre des recherches scientifiques supplémentaires pour combler les lacunes clés en matière de connaissances.

C’est dans cet esprit et à la suite de l’approbation des ministres de l’Environnement, des Océans et de l’Énergie du G7 lors de leur réunion à Halifax, au Canada, le 20 septembre 2018, que la conseillère scientifique en chef du Canada et le groupe des conseillers scientifiques en chef de la Commission européenne ont organisé une réunion sur les microplastiques le 13 février 2019 à Washington.

La réunion a été l’occasion pour les conseillers scientifiques en chef et leurs homologues (les CS et H) des pays du G7 et de l’Union européenne (UE) de coopérer et de parvenir à une compréhension commune des connaissances scientifiques disponibles facilitant l’élaboration de politiques visant à relever le défi de la pollution causée par les microplastiques. Un rapport intitulé A Scientific Perspective on Microplastics in Nature and Society a été produit par le groupe Science Advice for Policy by European Academies (SAPEA) pour aider le groupe des conseillers scientifiques en chef de la Commission européenne à préparer son prochain avis scientifique. Le présent rapport d’examen des données probantes a présenté un examen fondamental des connaissances scientifiques actuelles dans ce domaine. Les CS et H ont discuté de l’évaluation présentée dans le rapport d’examen des données probantes et ils ont fait ressortir dans leurs commentaires les écarts et les lacunes qui devraient faire l’objet d’études supplémentaires.

Les CS et H des pays du G7 et de l’UE, accompagnés de scientifiques experts dans le domaine des microplastiques et de hauts fonctionnaires gouvernementaux ayant une large gamme de responsabilités en matière de politiques sur le microplastiques, ont discuté de ce que la science dit et ne dit pas actuellement sur les microplastiques et des conseils scientifiques relatifs aux microplastiques qui peuvent être présentés aux décideurs.

De plus, les CS et H ont abordé les dimensions internationales et multidisciplinaires de la question de la pollution causée par les microplastiques. Étant donné la nature mondiale de ce type de pollution, les CS et H ont noté l’absence de méthodes normalisées comme les évaluations quantitatives et toxicologiques. Les CS et H ont également constaté que l’accès aux données sur les microplastiques variait d’un pays à l’autre.

Les CS et H viseront à améliorer leur compréhension de la question et à échanger des renseignements afin de mieux éclairer les conseils qu’ils fourniront à leurs gouvernements respectifs. En ce qui concerne leur rôle en tant que fournisseurs de conseils, les CS et H ont discuté des éléments présentés ci-dessous.

1 – L’intégrité scientifique

Les avis scientifiques devraient être fondés sur une évaluation objective de l’éventail des preuves scientifiques solides et des connaissances spécialisées disponibles sur les microplastiques, en tirant parti de la gamme des sources de recherche fiables dans toutes les disciplines, d’une manière équilibrée, transparente, responsable et indépendante.

2 - La responsabilité scientifique

Les preuves scientifiques devraient être rendues disponibles en temps opportun sous des formes appropriées et accessibles pour qu’elles puissent orienter efficacement l’élaboration des politiques. Il devrait s’agir de l’ensemble des connaissances scientifiques ainsi que leurs limites actuelles, portant sur l’occurrence, les résultats, les impacts, les dangers, les risques écologiques et sanitaires associés aux sources et les types de pollution causée par les microplastiques dans tous les milieux environnementaux (air, sol et eau).

3 - Le contexte élargi de l’examen de la pollution causée par les plastiques

Les avis scientifiques sur les microplastiques doivent être examinés dans le contexte élargi de la pollution causée par les plastiques et d’autres polluants, en tenant compte de la variabilité des incidences et des répercussions en fonction de la géographie.


Ils étaient largement d’accord sur le besoin de normaliser et d’harmoniser les méthodes de recherche pour suivre et évaluer les effets de la pollution par les microplastiques sur l’environnement. Dans le prolongement de cette réunion, et dans le cadre de sa présidence du G7 en 2019, la France a accueilli en octobre 2019 un atelier sur la surveillance normalisée des microplastiques. L’appel à la collaboration et à l’action internationales en matière de pollution par les microplastiques est évident.